Hans Seiler

(1907-1986)

Hans SEILER (1907-1986)

Né à Neuchâtel, en Suisse, en 1907, Hans Seiler passe son enfance à Berne où son père est médecin. En 1924, sur les conseils du conservateur du Musée de Berne, qui a remarqué ses carnets de dessins, il se rend à l’école des Beaux-Arts de Lyon où il suit d’abord les cours de sculpture. Puis en 1927 il va à Paris, se consacrer à la peinture. Il entre à l’Académie Ranson, où il suit l’enseignement de  Bissière jusqu’en 1930, et il lui gardera toujours une amitié fidèle et réciproque. Il se lie également à Gromaire, qui lui aussi, restera son ami toute sa vie. Il travaillera  ensuite en solitaire, surtout pendant les années de la guerre.

En 1934, il se fixe avec sa femme et sa fille à Chennevières-sur-Marne, et en 1939 achète une maison en Périgord, près de Sarlat où il passera de longues périodes tout au long de sa vie.

Il voyage dès les années 30 en Bretagne et y reviendra souvent, toujours dans le Finistère, et ira aussi sur la côte normande. Son amour des grands ciels lui fera aimer aussi la Hollande, et à partir de 1978, il ira tous les automnes en Espagne. Tous ces lieux inspireront les thèmes qui feront son œuvre.

Dans les années 50, tout en restant proche de ses amis peintres, il ne les a pas suivi dans la voie de la non-figuration. Pour lui la recherche de la lumière et de la représentation de l’espace s’exprimait dans ses paysages et ses intérieurs, selon l’image qu’il en avait gardé dans sa mémoire et qu’il retransposait  selon le souvenir des éclairages et de l’atmosphère qu’il avait ressentie à un moment donné.

Il expose dès 1930 dans plusieurs salons et en Suisse. Après une longue interruption pendant la guerre, il expose en 1948 à la galerie Jeanne Bucher et de 1950 à 1970 à la Galerie Roque. Puis à la galerie de Bellechasse qui deviendra la galerie Bellint, et ce, jusqu’à sa mort. Outre ses expositions particulières, il exposera avec les peintres suisses de Paris et avec beaucoup avec ses amis (Bertholle, Manessier, Estève, Singier, Le Moal, Reichel, Elvire Jan,…) Il exposera aussi  à l’étranger (en Suisse, à Londres, Oslo, Stockholm, au Luxembourg)… et aux salons d’Automne, de Mai, des Réalités Nouvelles et à la FIAC.

Le musée Bonnat à Bayonne lui consacre une rétrospective durant l’été 1986. Il meurt accidentellement début Août pendant cette rétrospective.

Une exposition aura lieu chez Bellint fin 86. La galerie Krugier lui consacre une salle à la foire de Bâle en 1989 et l’expose avec ses autres peintres Suisses à Genève en 1991. Quatre expositions particulières ont été consacrées à Paris et une en Suisse de 1990 à 2005.

En 2007, pour le 100ème anniversaire de sa naissance, une exposition lui est consacrée au Musée de Meudon, exposant des œuvres de 1928 à 1965.

Enfin de Novembre 2010 à fin Février 2011, une exposition de peintures du Périgord à été organisée au Musée des Beaux Arts de Bordeaux. En 2011, plusieurs toiles sont exposées au Musée de la Cohue à Vannes, parmi les peintres de la deuxième moitié du XXème siècle qui ont été inspirés par  la Bretagne .

***

2015     La Capitale Galerie, Paris – Hans Seiler  avec ses amis
2018     La Capitale Galerie, Paris – “Oeuvres sur papier” avec catalogue

Hans SEILER

“Une époque peut inventer des sortes de rites, des ordres de styles, remplacer d’anciennes conventions par d’autres conventions, pour autant un autre art n’est pas né. Comprendre c’est égaler mais celui qui transforme ce qu’il a compris, n’égale pas seulement, il surmonte. Telle est la peinture de Hans Seiler. Son oeuvre appréhende la nature, s’en nourrit et la transcende faisant entrer la lumière dans son jeu. Chez Hans Seiler, cette lumière se matérialise et devient objet au même titre que la table, la fenêtre ou le bouquet de fleurs auxquels est insufflée une mystique. Eclairage et spiritualité sont les maîtres mots d’une œuvre poétique en tous points originale. Figuration allusive qui fait venir a elle, où les lignes et les couleurs glissent sans se toucher, proche par l’esprit de Gromaire et de ses amis Non-Figuratifs BissièreBazaineReichelBertholleLe MoalNallardElvire Jan, avec lesquels il a souvent exposé. Peinture de l’apaisement, du calme, de la sérénité. Peinture qui s’ouvre sur le monde en un clair-obscur à géométrie variable.

L’œuvre de Hans Seiler porte en elle un principe de civilisation où s’expriment les manifestations multiples de la lumière et des formes. On peut considérer que cette œuvre est par-delà la technique, par-delà la maîtrise de la couleur, un contrepoint spirituel au matérialisme de son temps. La peinture de Hans Seiler s’exprime en quart de tons dans un espace où les valeurs chromatiques se subdivisent en de micro-intervalles afin que la lumière se renforce et offre le sentiment du monde plus que sa forme.”     Philippe Le Burghe

« Hans Seiler est ce peintre dégagé des contraintes d’école et des impositions du jour, qui vit comme il peint, avec ferveur et discrétion, ce que sa vue lui suggère et sa mesure intérieure décante, pour n’en conserver que l’essentiel. Ayant toujours peint et dessiné, jusqu’à ce qu’il débusque sa propre écriture, il assume son destin de peintre, sans autre barrière morale ou physique que celle de son engagement dans la peinture. Non que cette remarque sous-entende une dérive formaliste, mais il sait d’expérience que le tableau, au-delà du sujet, demeure le lieu où se font et se défont les multiples enjeux du réel. Et il n’ignore pas, parallèlement, qu’il n’existe de possibilité d’aboutir à la vérité des choses, qu’en les soumettant au filtre de sa subjectivité.

Par conséquent, au large du pittoresque et des séductions épidermiques, cultivant son indépendance et son humanisme, Seiler apparait comme un lyrique méditatif, qui apprécie les thèmes simples distingués dans son environnement, au cours de ses périples en Bretagne, en Normandie, dans le Sud-Ouest, en Hollande ou en Espagne. Sur place, il capte ses motifs sur le vif dans son carnet d’esquisses, ou les consigne dans son arrière-conscience, afin de les traduire dans ses gouaches irisées. Ventilées par une légère brume, elles s’étalent frontalement ou en contre-plongée, fardées de repères lumineux et d’une suite de dégradés qui tiennent compte des alternances saisonnières, et sans forcer la note, installent une atmosphère. Grave et sobre, parfois rompue de coloris surveillés, sa palette nous parle d’un monde oublié, silencieux, encore protégé, qui charrie une sorte de mélancolie au gré d’une éloquence murmurée…»
Gérard Xuriguera -2018