Remzi

<Oeuvres des années 70-80>
“peintures, dessins, pastels”

 

du 10 mars au 5 avril 2008

from 10 march to 5 avril 2008

 

 

REMZI, peintre français né en 1928 à Kirikhan, Anatolie et décédé  en 2015 à Paris

Peintre de figures, portraits, intérieurs, paysages, natures mortes, pastelliste, graveur. Il fut élève et diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts d’Istanbul, alors dirigée par le peintre français Léopold LEVY. Il vécut à Antioche, puis à Istanbul où il fut accueilli par le « groupe des Dix » avec lequel il exposa en 1950 et 1952. en 1953, il s’établit à Paris.

« Ma vie à Montparnasse »

La vie à Montparnasse… Une chambre sous les toits, en haut de la rue de Rennes.
Le Sélect tous les soirs, lieu de rencontre de tous les peintres du moment, toutes générations et origines confondues… c’était rassurant. L’ambiance était motivante pour travailler !

En pleine « abstraction », je me posais sans cesse des questions. On me disait : « si cet arbre est là, c’est un hasard ». Moi, je pensais le contraire : « s’il attire mon regard, c’est parce que je ressens quelque chose de cet arbre…  »

À ce moment, je lisais beaucoup aussi pour chercher, pour comprendre et je m’arrêtai net sur Héraclite : « ce qui est important, c’est la vision invisible ». L’essentiel pour moi, c’est la dualité des choses.
Je me posais tellement de questions ; mais, lorsque je les soumettais aux autres peintres, ils me trouvaient prétentieux ; en plus, physiquement, j’avais l’air d’un gamin.

Après la « dialectique », j’ai peint quelques toiles abstraites, mais j’avais besoin d’un autre mode d´expression plus conforme à mes aspirations. Je suis donc allé prendre des cours de gravure chez Friedlander et me suis inscrit aux Métiers d´Art pour parfaire la technique du dessin animé que j´avais pratiquée en Turquie pour gagner ma vie.

Bien qu’admis à l’Ecole des Beaux Arts, j’y trouvais un enseignement semblable à celui que j’avais suivi à Istanbul.

La vie à Montparnasse était bien plus exaltante. C’était pour moi une seconde naissance. On passait du Sélect au Dôme, du Dôme à la Coupole et au Falstaff avec son premier étage réservé aux joueurs d’échecs… Même très tard dans la nuit le cuisinier acceptait toujours de me donner quelque chose alors qu’il venait de terminer son service… c’était rassérénant.

Je fréquentais également le foyer des artistes où il y avait Léone, la serveuse, dont j’ai fait le portrait.

Je retrouvais régulièrement Léopold Lévy, ami de Braque et de Derain qui, en me présentant à Max Ernst, lui dit : « n’oublie pas ce nom ! »