JAHB

Jacqueline Henriot-Buchi

 

“évocations, réminiscences, réflexions”

 

du 30 mai au 18 juin 2016

 from 30 may to 18 june 2016

“Une oeuvre d’art, on le sait, est rarement dissociable du contexte qui a présidé à sa création-politique, personnel, artistique ou créatif.La peinture de JAHB, qui a toujours été influencé par les évolution du monde qui l’entoure, se fait une nouvelle fois témoin de ses bouleversements et le fait qu’un tableau fasse cette fois directement référence à l’actualité récente (13 novembre) en un nouvel exemple.Ainsi, si l’on analyse cette nouvelle exposition de JAHB, le prisme qui semble plus pertinent est peut-être celui de la frontière, rechantant revenu à la une des journaux à la faveur de contrôles rétablis suite à l’état d’urgence, de crise migratoire et d’évasion fiscale.

La frontière plus visible , chez JAHB, est probablement, comme chez nombre de peintres de son temps, celle qui se dresse, parfois ténue, entre figuration et non-figuration. A ce titre, la collection présentée ici est emblématique, avec des tableaux représentant des lieux connus (les Drus ou le Mont Blanc) ou identifiables (la nuit tombant sur une  forêt), et parfois seulement des sentiments (Melancolia) ou des instants impalpables (l’arrivée du printemps).On retrouve également des toiles où cette différence est  encore plus floue : ainsi, du tableau représentant le final de la flûte enchantée, on aurait à priori pu imaginer qu’il propose une vue de l’océan depuis le bas de falaises, quand le titre apporte une lecture toute nouvelle.

Mais si l’on parle de frontière, difficile de n’est pas évoquer celles, internes aux tableaux, qui viennent les découper. Dans la peinture de JAHB, l’effacements des lignes (des frontières, donc), la difficulté à situer précisément l’endroit où telle couleur s’efface pour laisser la place à telle autre, a toujours été un enjeu crucial; et moins les lignes sont visibles et les contrastes marqués, plus la toile semble tendre vers l’harmonie et la sérénité. A ce titre, un tableau comme Un monde en folie est particulièrement évocateur : enchevêtrement de lignes appuyées et de couleurs s’opposant vivement les unes aux autres, c’est une oeuvre de la séparation, de l’éclatement.  Son titre ne dit rien d’autre : il annonce la réveil de l’ère de la fracture, de la ségrégation, de la fragmentation et acte le retour de la frontière au centre de débat. Et contrairement à celles qu’un monde en folie ne cesse  de dresser entre les gens et les peuples, la frontière entre figuration et non-figuration n’a peut-être jamais  été aussi mince dans la peinture de JAHB.”               Raphaël Henriot