JAHB



Jacqueline Henriot-Buchi
“peintures”

 

du 31 mai au 18 juin 2016

from 31 may to 18 june 2016 

Vernissage le mardi 31 mai

 à partir de 18h

“Une oeuvre d’art, on le sait, est rarement dissociable du contexte qui a présidé à sa création-politique, personnel, artistique ou créatif.La peinture de JAHB, qui a toujours été influencé par les évolution du monde qui l’entoure, se fait une nouvelle fois témoin de ses bouleversements et le fait qu’un tableau fasse cette fois directement référence à l’actualité récente (13 novembre) en un nouvel exemple.Ainsi, si l’on analyse cette nouvelle exposition de JAHB, le prisme qui semble plus pertinent est peut-être celui de la frontière, rechantant revenu à la une des journaux à la faveur de contrôles rétablis suite à l’état d’urgence, de crise migratoire et d’évasion fiscale.

La frontière plus visible , chez JAHB, est probablement, comme chez nombre de peintres de son temps, celle qui se dresse, parfois ténue, entre figuration et non-figuration. A ce titre, la collection présentée ici est emblématique, avec des tableaux représentant des lieux connus (les Drus ou le Mont Blanc) ou identifiables (la nuit tombant sur une  forêt), et parfois seulement des sentiments (Melancolia) ou des instants impalpables (l’arrivée du printemps).On retrouve également des toiles où cette différence est  encore plus floue : ainsi, du tableau représentant le final de la flûte enchantée, on aurait à priori pu imaginer qu’il propose une vue de l’océan depuis le bas de falaises, quand le titre apporte une lecture toute nouvelle.

Mais si l’on parle de frontière, difficile de n’est pas évoquer celles, internes aux tableaux, qui veinettes découper. Dans la peinture de JAHB, l’effacements des lignes (des frontières, donc), la difficulté à situer précisément l’endroit où telle couleur s’efface pour laisser la place à telle autre, a toujours été un enjeu crucial; et moins les lignes sont visibles et les contrastes marqués, plus la toile semble tendre vers l’harmonie et la sérénité. A ce titre, un tableau comme Un monde en folie est particulièrement évocateur : enchevêtrement de lignes appuyées et de couleurs s’opposant vivement les unes aux autres, c’est une oeuvre de la séparation, de l’éclatement.  Son titre ne dit rien d’autre : il annonce la réveil de l’ère de la fracture, de la ségrégation, de la fragmentation et acte le retour de la frontière au centre de débat. Et contrairement à celles qu’un monde en folie ne cesse  de dresser entre les gens et les peuples, la frontière entre figuration et non-figuration n’a peut-être jamais  été aussi mince dans la peinture de JAHB.”               Raphaël Henriot
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” Pour JAHB, le monde continue d’être un livre ouvert, dont elle se nourrit avec une ferveur qui constitue le tremplin
de sa pratique. Néanmoins, ce n’est pas le réel immédiat qui l’interpelle de nos jours, ni véritablement son substrat,
mais l’idée qu’elle s’en donne et réverbère par de sobres analogies….

Qu’il s’agisse … du printemps, de l’aurore ou du crépuscule ; elle a besoin de s’imprégner en profondeur de toutes les senteurs de la terre, de chaque vibration atmosphérique, de toutes les palpitations de l’eau ou du feu ; afin de restituer, par des voies métaphoriques, les infinis ressacs du règne naturel et des cycles saisonniers…

Plus qu’un échange privilégié, nous avons là une connivence tacite avec tout ce qui vit, mais également une méditation, sinon une rêverie, qui dévoilent, malgré la précision des intitulés, un territoire imaginaire continuellement à recomposer, autrement formulé, un damier pour la transhumance de la rétine. ”   Gérard XURUGUERA